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La communication underground, ou comment se passer des réseaux sociaux

Le festival de films et de musiques underground, le LUFF, prenait fin à Lausanne la semaine dernière. Une partie de sa programmation intitulée Power Off proposait différentes créations artistiques sans aucun recours aux nouvelles technologies. Une véritable remise en question de nos pratiques à l’ère du numérique.

Des concerts plutôt atypiques ont eu lieu à Lausanne la semaine dernière : performance de gongs dans une chapelle, concerts sauvages dans un sous-sol d’immeuble et même… dans un ascenseur. Vous n’en saviez sûrement rien et c’est normal. Cette année, la programmation Off du LUFF s’est lancée le challenge de fonctionner sans nouvelles technologies, y compris pour leur communication.

Cette année, on a pris l’Off littéralement et on a décidé de tirer la prise et voir ce qu’il se passe. – Romain Gerber, co-coordinateur du Power Off

Un mode de communication à part

Au LUFF, comme ailleurs, on ne lésine pas sur la communication : Twitter, Instagram, Facebook et même Youtube. Tous les moyens sont bons. Les graphiques sont tape à l’œil et les designs soignés. Rien à voir avec ce que propose le Power Off au travers de ses différents projets.

Toute la semaine, les organisateurs de cette programmation hors des scènes ont élu domicile dans une cabane temporaire en face du Casino de Montbenon. Ici, on s’éclaire à la bougie, on recharge les quelques batteries indispensables à l’énergie solaire et surtout, on imprime la programmation du jour à l’aide d’une technique de typographie ancienne.

Pas de tweets, pas de bande-annonce ni d’événements Facebook : juste de l’encre, des solvants et des lettres en plombs. Romain Berger, un des coordinateurs du projet, a l’habitude de travailler avec ce genre de procédé :

 

Une communication moins efficace que sur les réseaux sociaux ?

Ce mode de fonctionnement touche un public plus restreint que le reste de l’offre dont la promotion est plus traditionnelle. Une prise de risque totalement réfléchie par les organisateurs qui parient sur un rapport de proximité plus sensible et immédiat.

Sûrement qu’il y aura moins d’impact. Quand tu décides de tirer la prise, c’est une prise de risque. – Gabriel Sidler, co-coordinateur du Power Off

Une plus faible affluence à ces concerts spontanés qui ne dérangent pas les organisateurs qui préfèrent miser sur une une ambiance plus intimiste. Ces performances sont dédiées à petit public privilégié qu’ils espèrent alors plus impliqué et attentif.

Selon les programmateurs, cette offre n’aurait d’ailleurs pas nécessairement su trouver son public sur les réseaux sociaux. Ils se seraient retrouvés face à un autre risque : que l’information se perdent parmi le grand nombre de sollicitations que reçoivent chaque jour les utilisateurs de ces plateformes.

Crédits photos : LUFF

 

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