Et si on communiquait?

Diffuseurs de fake news, sensationnalistes, élitistes et bien d’autres reproches encore. Parfois sous le feu des critiques, certains médias se sont demandés comment regagner la confiance de leurs audiences. Une réponse semble pointer le bout de son nez: le dialogue.

« Aujourd’hui, les journalistes ont peur de leurs lecteurs car ceux-ci sont parfois très virulents envers les médias sur internet. Mais c’est dû au fait que nous communiquons mal avec notre lectorat. » Sebastien Esser, fondateur de Krautreporter, met le doigt sur l’un des points faibles du journalisme: la communication avec les lecteurs et les personnes dont les articles racontent l’histoire.

Un dialogue plus efficace aurait de nombreux avantages: une meilleure confiance envers les journalistes, l’accès à une nouvelle source d’information, ou encore un moyen de mesurer son impact.

Donner une voix

Certains médias ont pris les devants et tentent d’intégrer la population dans leur processus médiatique.

Un exemple: On Our Radar. Cette organisation anglaise ne se définit pas tout à fait comme un média mais plutôt comme une « agence de communication pour les communautés qui n’ont pas la parole« . Ses projets lui permettent de travailler avec différentes communautés allant de celles des pays touchés par le virus Ebola, aux jeunes sans-abris britanniques, en passant par la population nigérienne durant les élections de 2015. Son fonctionnement inclusif permet aux personnes concernées de se reconnaître lorsque leur histoire est racontée. Un bon moyen d’améliorer la confiance envers les médias et de donner une voix aux minorités.

Paul Myles, journaliste et chef d’édition, nous parle de la philosophie de l’agence et de l’un de ses projets:


© Interview réalisé par Julie Bianchin

Intégrer comme informateur

Une ambition proche de celle de Sebastien Esser, fondateur de Krautreporter. Le média allemand a inclut les lecteurs dans le processus de création de l’information. Effectivement, il y a une règle que tous les journalistes de Krautreporter doivent respecter: si l’un des abonnés du média est un expert dans le sujet traité, c’est lui qu’il faut contacter.

Ce fonctionnement lui permet de créer un journalisme au plus proche des préoccupations de ses lecteurs. Que ce soit dans le choix des sujets, la conception des papiers ou dans les réactions aux articles, il veut instaurer un climat de confiance qui favorise le dialogue. Il est d’ailleurs très fier d’annoncer qu’il n’a jamais dû supprimer un seul commentaire sur son site.

Il nous explique ce qu’il pense des statistiques utilisées actuellement par les médias:


© Enregistrement réalisé lors de la conférence « Measuring what matters: new ways of quantifying the impact of great journalism » au IJF19

De l’autre côté de l’Atlantique, certains modèles vont encore plus loin. Comme celui du « journalisme de service » de Outlier Media à Detroit, aux Etats-Unis. Son but: répondre aux questions de leurs lecteurs-consommateurs via SMS.

© JAM – Reconstitution d’un service d’Outlier Media

Copyright photo: PIXABAY

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